Magnat l'Etrange

 

 

 

Le chou de Magnat

 

La légende...

 

A Magnat vivait un pauvre homme, Jeantounet, père d'une nombreuse famille et qui  travaillait dur son petit champ pour nourrir les siens. Malheusement, dans ce pays déja si froid, se succédèrent plusieurs hivers rigoureux et prolongés, et les gelées tardives détruisirent les récoltes. Ce fut la famine pour toute la contrée.

Le pauvre Jeantounet était désespéré. Malgré un labeur acharné, malgré de nombreux cierges brûlés devant les vielles statues de bois de la Vierge et de Saint Pardoux, il n'y avait plus de pain dans sa huche, plus de raves dans sa cour, pas de haricots dans son grenier.

Après une crise de désespoir, il decida d'avoir recours au Diable. Un soir de novembre, il se rendit à minuit au carrefour mal famé de deux chemins à l'orée de la forêt et appela trois fois "Satan". Au troisième appel le Diable apparut.  

"Que me veux-tu ? dit-il

- Mes enfants et ma femme ont faim, répondit Jeantounet, donnez-moi de quoi les nourrir et vous pourrez faire de moi ce que vous voudrez.

- Soit, répondit Satan en lui tendant un petit sac. Prends ces graines et sèmes-les dès cette nuit dans ton jardin et demain tu auras des choux pour tout l'hiver. Garde précieusement leurs graines et ta famille n'aura plus faim. Mais, en paiement, tu me donneras ton âme le jour de ta mort.

- C'est entendu ! "déclara Jeantounet.

Il se fit expliquer longuement les procédés de culture et de conservation des choux sauveurs et remercia le démon qui disparut brusquement en laissant dans la boue du chemin l'empreinte de deux pieds de bouc.

             Jeantounet rentra chez lui, sema les graines et se coucha. Quand le jour le réveilla, il courut à sa fenêtre et vit son jardin plein d'énormes choux pommés qui parurent délicieux au malheureux affamé. Depuis lors, Jeantounet eut toujours en abondance  dans son jardin ou dans ses silos de beaux choux qui faisaient une si bonne soupe ou qui accompagnaient si bien le petit salé ! Jeantounet vécut longtemps encore et, quand vint sa fin, sa femme, ses enfants et les gens de Magnat l'Etrange reconnaissants adressèrent  de si fortes prières à Saint Pardoux que disait ma grand-mère, "je suis bien sûr que le bon Dieu lui a pardonné et l'a reçu dans son paradis".

 

Le clocher du Diable

 

Un affreux chef de brigands terrorisait le pays de Magnat-l'Etrange depuis des mois. L'évêque de Limoges et le comte de Magnat, irrités par les pillages successifs, décidèrent alors de raisonner ce bandit et pour celà, ils firent appel à Saint Pardoux. Le saint homme venu de Guéret alla à la rencontre du brigand pour lui précher la bonne parole. Le brigand l'écouta avec un sourire ironique et lui dit :

" Je te propose un marché : ta vue basse ne te permet pas de voir la pointe rocheuse là-bas. Je vais t'y conduire et je t'en précipiterai dans le vide. Si Dieu te dépose sain et sauf au sol, je ferai amende honorable et j'achèverai mes jours dans la repentance. "

Le Diable, entendant la conversation, prit peur de perdre l'âme du bandit. Il posa alors une peau de banane sur le haut du rocher. Le brigand glissa dessus, se brisa le cou et le Diable se saisit de son âme.

Le comte, pour remercier Saint Pardoux de son aide, décida d'élever une église à Magnat. Mais l'évêque lui fit remarquer que le Diable avait aidé Saint Pardoux à éliminer le brigand. Le comte décida alors de bâtir un autre clocher en l'honneur du Diable et de le placer à côté du clocher principal.

C'est ainsi que l'église de Magnat l'Etrange est l'une des cinq églises en France à présenter un double-clocher-mur.


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